Couronne d’épines

 

AT : Abraham leva O les yeux et vit un bélier, qui s'était pris par les cornes dans un buisson, et Abraham alla prendre O le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. (Gn 22 v. 13)

(O : le « Signe » ; voir la rubrique  du même nom)


NT : Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête... (Jn 19 v. 2)


Le mot pour désigner le buisson dans lequel le bélier s’était pris les cornes s’écrit en hébreu

Il se prononce « séva’h » (‘h se rapproche du son ch allemand) ; il désigne des branches entrelacées, d’où la traduction par le mot « buisson ». Sa gématrie (28) nous renvoie à celle du mot « tav » utilisé par le Prophète Ézéchiel dans ce passage où il est traduit selon les versions par "croix" ou  "marque "


AT : Yahvé lui dit : "Parcours la ville, parcours Jérusalem et marque d'une croix au front les hommes qui gémissent et qui pleurent sur toutes les abominations qui se pratiquent au milieu d'elle." (Ez 9 v. 4)


Ce mot est l’écriture pleine de la lettre « tav », dernière lettre de l’alphabet hébraïque, dont la plus ancienne graphie était précisément une croix en forme de X. Ce mot, à ma connaissance, est employé dans la Bible hébraïque uniquement dans ce verset, ce qui renforce d’autant son importance pour prophétiser comment se signeront les disciples du Christ. La version grecque des Septante recourt à « sèméion » pour traduire ce mot, qui signifie en français « signe » et qui correspond au mot « ot » hébraïque, utilisé pour matérialiser une intention divine envers des personnes ou des objets, par exemple le signe mis par Dieu sur Caïn pour qu’il ne soit pas frappé par les hommes, le signe de l’arc-en-ciel instauré après le déluge, le signe du sang sur les linteaux des maisons pour préserver le peuple hébreu de la colère de l’ange exterminateur, le signe de la circoncision, etc.


Le deuxième et dernier usage de ce mot « tav » dans la Bible hébraïque se trouve dans ce passage du livre de Job rempli d’allusions prophétiques évoquant la plainte de Jésus devant la surdité de ceux qui L’ont condamné et comment Il transformera la croix du jugement en signe de victoire.


AT : Qui me donnera quelqu’un qui m’écoute ? Voilà mon dernier mot. À Shaddaï de me répondre ! Quant au réquisitoire écrit par mon adversaire, je le porterai sur mon épaule, je m’en parerai comme d’une couronne. (Jb 31 v. 35)


« Tav » est traduit ici par « mon dernier mot », une belle allusion à la dernière lettre de l’alphabet hébraïque, qui se prononce de la même façon et dont la plus ancienne graphie était une croix en forme de X. La version grecque des Septante traduit « tav » par « signe ». Le verset de Job pourrait se comprendre ainsi tant il est allusif à la Passion du Christ :

 

« Qui m’écoutera ? Voilà mon dernier signe : la croix. C’est Dieu qui me répondra ! La condamnation de ceux qui me jugent, je la porterai sur mes épaules et sur ma tête, elle sera comme ma couronne ».


Voilà pourquoi Jésus, que les Écritures évoquaient par d’innombrables indices et que scrutaient pourtant Pharisiens et Sadducéens, fut exaspéré de leur demande de faire apparaître « un signe venant du ciel ». (Mt 16 v. 1)


Revenons à la vision d'Abraham; quant au bélier, il s’écrit en hébreu

et se prononce « a-il », sa gématrie est 23, comme celle du « Signe » (voir la rubrique du même nom).


« Abraham leva les yeux » nous suggère que ce bélier préfigurait un être céleste, que nous identifions d’autant plus facilement au Christ  que le « Signe », « O »  joint le verbe au complément.

La phrase suivante nous le confirme puisque le « Signe », « O » est placé juste avant le mot «bélier» tous deux de même gématrie !


Enfin que dire de plus sur la similitude entre le bélier dont la tête est prise dans des branches entrelacées et Jésus-Christ dont la tête a été revêtue d’une couronne d’épines tressée, sinon que l’un et l’Autre seront offerts en holocauste.


Mais si le bélier est retenu par ses cornes symbole de force, Jésus-Christ abandonnera volontairement Sa Puissance pour Se donner aux hommes.


Mieux, Jésus-Christ Se donne triplement :

  • une fois en S’incarnant
  • une seconde fois en acceptant la souffrance et la mort sur la croix
  • d’innombrables fois en renouvelant de façon non sanglante Son Sacrifice à chaque Eucharistie.

Cette triple donation se fait dans l’humilité la plus complète, dans le plus grand des amours pour les hommes et dans l’obéissance à Son Père la plus filiale qui soit.