La vigne et le figuier.
Préliminaire par des extrait du Cantique des Cantiques
AT : Qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres, ô la plus belle des femmes? Qu'a donc ton bien-aimé de plus que les autres, pour que tu nous conjures de la sorte ? (Cant 5 v. 9)
Ses discours sont la suavité même, et tout en lui n'est que charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon époux, filles de Jérusalem. (Cant 5 v. 16)
Le figuier forme ses premiers fruits et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle, viens ! (Cant 2 v. 13)
La vigne et le figuier, qui est qui ?
La recherche dans l’Ancien Testament du mot figuier fournit les 26 occurrences suivantes :
Genèse 3 v. 7
Nombres 20 v. 5
Deutéronome 8 v. 8
Juges 9 v. 10
Juges 9 v. 11
1 Rois 5 v. 5
2 Rois 18 v. 31
1 Maccabées 14 v. 12
Psaumes 105 v. 33
Proverbes 27 v. 18
Cantique 2 v. 13
Isaïe 34 v. 4
Isaïe 36 v. 16
Jérémie 5 v. 17
Jérémie 8 v. 13
Osée 2 v. 14
Osée 9 v. 10
Joël 1 v. 7
Joël 1 v. 12
Joël 2 v. 22
Amos 4 v. 9
Michée 4:4
Nahum 3 v. 12
Habaquq 3 v. 17
Aggée 2 v. 19
Zacharie 3 v. 10
C’est précisément ce passage qui ne mentionne pas le mot vigne, ce que nous allons expliquer.
Nous devinons que si cette rubrique est consacrée à un dernier message de Marie la nouvelle Ève immaculée, c’est avec la plus extrême délicatesse que l’exposé de son enseignement, tel un joyeux papillon, va s’approcher de nous et se poser sur notre cœur, car Marie a le souci de nous faire connaître avec douceur Celui que le Père lui a confié pour le Salut de tout homme, ce Fils bien-aimé
« dont les discours sont la suavité même »
comme l’exprime ci-dessus le Cantique des Cantiques.
[nota] Les deux occurrences qui ne citent pas explicitement la vigne avec le figuier sont : Génèse 3 v. 7 et Proverbes 27 v. 18
La raison pour laquelle le mot « vigne » ne se trouve pas associé au figuier dans le verset 7 du chapitre 3 de Genèse, nous est donnée par Jésus Lui-même :
NT : Je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron. (Jn 15 v.1)
La vigne véritable est donc notre Seigneur Jésus-Christ, qui visita dans le jardin d’Éden le couple homme et femme qui s’est reconnu pécheur en se cachant derrière le feuillage du figuier. Jésus-Christ réitérera quatre mille ans plus tard selon le même symbolisme - afin de bien nous faire comprendre la similitude des acteurs et des situations - la visite de son nouveau Jardin en cours de défrichement et de restauration, lieu de recrutement d’un des ouvriers appelé à cette mission :
NT : Nathanaël lui dit : "D'où me connais-tu ?" Jésus lui répondit : "Avant que Philippe t'appelât, quant tu étais sous le figuier, je t'ai vu." (Jn 1 v. 48)
Ces ouvriers deviendront « les vignes » mentionnées dans le passage du Cantique des cantiques ci-dessus, devenues fruits de la Vigne véritable à l’issue de Son Enseignement, comme sont advenus de l’arbre de la croix les « arbres faisant fruit ». (voir la rubrique "Genèse du Fils")
Faut-il alors s’étonner de la réaction de Marie-Madeleine face à Celui qui a tout accompli pour redonner à ce jardin la Gloire d’autrefois ?
NT : Jésus lui dit : "Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?" Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : "Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je l'enlèverai." (Jn 20 v. 15)
Quant au second passage biblique qui n’associe pas le mot « vigne » à « figuier », issu du livre des Proverbes de Salomon :
AT : Le gardien du figuier mange de son fruit, qui veille sur son maître sera honoré. (Pr 27 v. 18)
Il n’exclut en rien la vigne puisqu’il évoque en clair le Maître !
Et puisque le figuier symbolise l’homme qui reconnaît son péché, le gardien du figuier évoque celui qui travaille à émonder la faute, de cela il sera récompensé, ce qu’évoquent les bons fruits. Mais conscient de sa faiblesse, il sait qu’il lui arrivera de succomber au mal, et bienheureux alors sera-t-il d’avoir veillé à ne pas perdre la Foi envers Celui qui l’en délivrera.
La vigne et le figuier : quand à quand ?
La Bible nous enseigne donc par cette permanente association du figuier et de la vigne que si le péché accompagne l’homme depuis ses origines, le Maître n’a eu de cesse d’assurer Sa présence pour l’en guérir.
Mais comme dans toute bataille, le camp le plus fort finit toujours par l’emporter. Jusques à quand Seigneur ?
NT : Du figuier apprenez cette parabole. Dès que sa ramure devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l'été est proche. Ainsi vous, lorsque vous verrez tout cela, comprenez qu'Il est proche, aux portes. (Mt 24 v.32 et 33)
Est-ce à comprendre, selon ce même symbolisme, que dans les derniers temps, juste avant la venue de notre Dieu en vue de Sa Victoire, les hommes - avant tout espoir de porter du fruit - se reconnaîtront-ils au moins pécheurs ? Jusques à quand Seigneur, laisseras-Tu place au mal ?
NT : Jésus disait encore la parabole que voici : "Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des fruits et n'en trouva pas. Il dit alors au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc use-t-il la terre pour rien ?
L'autre lui répondit : Maître, laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier.
Peut-être donnera-t-il des fruits à l'avenir... Sinon tu le couperas." (Lc 13 v.6 à 9)
Un figuier qui ne porte pas de fruits est un homme soumis au péché et qui ne produit rien de bon. Or le Maître de la Vigne non seulement intercède pour donner encore du temps à celui qui stagne dans cet état, mais annonce qu’Il va agir pour lui donner la force nécessaire en vue de l’amender. Nous pourrions alors, tous pécheurs que nous sommes, nous réjouir de ce répit et de cette bienveillance que le Seigneur accorde encore à toute l’humanité, et durant ce qui pourrait se comprendre selon la chronologie de Dieu comme un temps gigantesque [voir nota], mais le lendemain de Son entrée triomphante à Jérusalem après avoir chassé les marchands du Temple, guéri de nombreux infirmes et entendu les enfants chanter :
« Hosanna au fils de David ! » (Mt 21 v. 9)
[nota] Selon le Psaume 90 verset 4 et la seconde Épitre de Pierre 3 verset 8, « un an pour Dieu est comme mille ans pour les hommes ».
Jésus a opéré un miracle qui semble remettre en question cet incroyable sursis, et dont la symbolique est digne de toute notre attention :
NT : Jésus voyant un figuier près du chemin, s'en approcha, mais n'y trouva rien que des feuilles. Il lui dit alors : "Jamais plus tu ne porteras de fruit !" Et à l'instant même le figuier devint sec. (Mt 21 v. 19)
S’il est probable que cette malédiction adressée au figuier concernait l’époque à laquelle Jésus l’a prononcée, visant d’une part le sacerdoce représenté par les scribes et les prêtres de Jérusalem « qui furent indignés par tout ce qu’Il venait d’accomplir » (Mt 21 v. 15), et d’autre part Judas qui allait le trahir, Jésus a également voulu faire comprendre à Ses disciples qu’Il était bel et bien le Dieu qui manifesterait Son Jugement de façon similaire à la fin des temps :
AT : toute l'armée des cieux se disloque. Les cieux s'enroulent comme un livre, toute leur armée se flétrit, comme se flétrissent les feuilles qui tombent de la vigne, comme se flétrissent celles qui tombent du figuier.
(Is 34 v. 4)
NT : et les astres du ciel s'abattirent sur la terre comme les figues avortées que projette un figuier tordu par la tempête. (Ap 6 v.13)
La terre des hommes est depuis leur existence entourée d’océans et de mers d’eau salée comme leurs larmes.
Ô Marie, toi qui sais prier notre Dieu si bon et l’accueillir, je voudrais tant que Sa Victoire sur le mal de ce monde soit à la mesure de Sa Puissance, de Sa Justice et de Sa Miséricorde, une Victoire pour Sa Gloire, une Victoire sans combats, une Victoire impossible pour les hommes !
… elle a déjà eu lieu !
« Il fallait qu'Il souffrît.»
En effet, quelle aurait été la légitimité de ce Roi des hommes s’il avait été épargné de leurs souffrances ? Celle-ci n'est pas de l'ordre du mérite, car Il ne méritait aucunement le châtiment, pas plus qu'on ne châtie un doux enfant, mais de l'ordre de la Justice, car le Roi, époux de son peuple, ne le devient qu'en se mesurant et en vainquant l'ennemi commun, et en apprenant à Ses sujets à triompher de même.
Ainsi Marie, seule entre toutes et tous à avoir connu et porté l’entièreté du projet de Dieu auprès des hommes ne serait pas la première à savoir où, quand et comment Il initiera Sa Victoire sur le mal ?
Encore un dernier mot de Marie.
Il existe un passage très important de l’éloge de la Sagesse, véritable préfiguration de la Vierge Marie ;
elle semble se présenter à nous au travers du Fils de Dieu qu’elle porte et apporte au monde.
Ce superbe texte qui provient de la traduction hébreu/latin de Saint Jérôme manque dans beaucoup de bibles catholiques, il est absent de la Septante, du canon hébraïque et de toutes les bibles protestantes puisque le livre duquel il est tiré (Siracide ou Ecclésiastique) est deutérocanonique. Celui-ci a été rédigé environ 200 ans avant que Marie ne soit confiée à cette terre pour apporter au monde le Salut de Dieu, voici ce passage sous différentes traductions françaises avec son référencement correspondant :
Bible Vulgate 24 v. 24
Moi, je suis la mère du pur amour, et de la crainte, et de la science, et de la sainte espérance.
Bible Le Maistre de Sacy 24 v.24
Je suis la mère du pur amour, de la crainte, de la science, et de l’espérance sainte.
Bible de Jérusalem 24 v.18
Je suis la mère du bel amour et de la crainte, de la connaissance et de la sainte espérance.
Bible Crampon 24 v. 17
[Je suis la mère du bel amour, de la crainte de Dieu, de la science et de la sainte espérance.]
Bible de la Liturgie 24 v. 18
Je suis la mère du bel amour, de la crainte de Dieu et de la connaissance et aussi de la sainte espérance.
Si toutes les références s’accordent sur le numéro de chapitre, qui tous désignent par le nombre 24 la femme réparée (voir rubrique "Alphabet") et si le sens de tous ces versets est similaire, les nombres associés à leur référence nous chuchotent un enseignement supplémentaire du Maître des Écritures .
18 L’état du monde jusqu’ à la première venue de notre Seigneur:
18 = {Adam} = {péché} = {colère[1]}
{Adam} signifie "gématrie du nom Adam", elle est égale à 18.
17 Marie apporte Celui qui de Son Sang restaurera le monde:
17 = {bon} = {pierre (d’angle, d’achoppement)} = {jardin (Éden)} = {sang}
24 Le Projet de Salut du monde par notre Dieu est accompli:
24 = {Jubilé} = {qu’il vive[2]} = {et la fit venir} nombre de la femme réparée.
[1] 1ère évocation dans la Bible de ce sentiment par Rébecca mère de Jacob qui veut l’épargner de la colère de son frère Ésaü.
[2] "Pour toujours" ou "éternellement" selon Gn 3 v. 22.